Trouver l’intersection pour combler la faille. La mélancolie. La joie. Le point précis où ces deux sentiments se rejoignent et s’annulent pour en créer un autre, inédit. Longtemps, j’ai marché sur cette lisière, penchant plus souvent vers l’obscurité que vers la lumière. Il existe une force qui nous happe d’un côté ou de l’autre, en alternance, selon les aléas de l'existence. Il existe une petite voix intérieure qui fait pencher la balance. Cela se joue à trois fois rien. Un orage ou un rayon de soleil, un miasme ou un parfum, des yeux baissés ou un regard, un tumulte ou des notes de musique. Tout est dans le mouvement, et plus encore, le cycle : traverser l’hiver, approcher le printemps, attendre le retour des heures longues. Mais il est question d’instant, de ce fragment qui lie impossiblement la mélancolie et la joie. Quelques secondes et la sensation s’évade. Ni orgasme (trop intense), ni ataraxie (trop mystique). Simplement un « carpe diem » réduit à sa portion congrue. Hier c’était l’observation du ciel rouge. Ce soir, l’effet est produit par l’écoute de Ghosts Again, le dernier Depeche Mode. La lumière noire, les idées pourpres, les émotions vives, les heures d’or, les doublures de bronze ou d’argent, les bonjours, les adieux, les dimanches qui brillent, les moments d’apesanteur. Apprécier l’éclaircie sans renier sa part mélancolique…
Photo : Unsplash
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