Un jour d’anniversaire, quelque chose comme ça… Deux ans. Pandémie dans le rétroviseur. Les restrictions s’effacent, elles tombent en miettes, aux oubliettes. Ou du moins se teintent-elles de jaune. Comme les photos qui pâlissent, les feuilles qui meurent. Aujourd’hui la Belgique passe en Code jaune : « situation épidémiologique et pression sur les hôpitaux sous contrôle ». Pourquoi le choix de cette couleur ? Sinon pour respecter le dégradé de la palette chromatique – rouge, orange, jaune. Alors qu’en Occident, ce même jaune occupe le dernier rang des couleurs que l’on préfère après le bleu, le vert, le rouge, le blanc, le noir. Couleur qui, lorsqu’elle est pâle, semble éteinte, mate et rappelle le déclin, la maladie. Couleur qui, pendant des siècles, a été le symbole de l’opprobre : trahison, mensonge, tricherie, félonie, tromperie, ostracisme, dénonciation… Oui, pourquoi ce choix pour annoncer la liberté retrouvée ? Un aveu de la classe dirigeante ? Un « vert, j’espère » n’aurait-il pas été plus approprié ? Exit. Les éléments de langage du moment ont imposé le coloris. Et on ne cesse de rire jaune à l’annonce de cet improbable « Code jaune-liberté ». Alors qu’à 2000 kilomètres à l’Est de ce jaune d’œuf politico-médiatique, la guerre n’est plus commentée par des experts en blouse blanche, mais par des éminences en tenue de camouflage, la poitrine piquées de médailles. Code jaune, soit. Mais n’oublions pas d’y associer le bleu du ciel – et du drapeau – ukrainien, qui épouse si bien les champs de blé, à la manière d’un tableau de Van Gogh. Ce bleu consensuel, paisible, omniprésent dans la nature, du firmament aux fonds marins. L’heure n’est-elle pas venue de passer en Code jaune-bleu ? Parce que là-bas, en Ukraine, depuis douze jours les restrictions s’abattent sur le peuple, au son du « niet », au relent « soviet », en mode échec…
Photo : Unsplash
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